Espérons que cette page reste la plus vierge possible.
En attendant, en voici quelques-unes.

[De la plus récente à la plus ancienne]

« LE MOTEUR »

Ah, lui, il nous en aura fait baver. Nous l’aimions bien, notre bon vieux Mercedes ! Pensez-vous, 40 ans d’âge, indestructible ! Ils savaient faire à cette époque ! Nous le connaissions par cœur. Nulle électronique compliquée, nul gadget fragile, du pur du dur !
Nous l’avons senti faiblir en sortant du canal de Panama. La fumée blanche qui en émanait n’avait rien de rassurante. Nous avons donc profité de l’arrêt à Balboa pour lui faire une cure de santé, vidange, nettoyage des diffèrent circuits, vidange des réservoirs, réglage des soupapes…

Cependant, dès notre départ pour les Galapagos, son démarrage était très difficile, possible uniquement à l’aide d’éther injecté dans le filtre à air !
Et 4 jours après notre départ, tout d’un coup, énorme bruit de cognement ! Obligés d’oublier les Galapagos, et espérant qu’il ne s’agissait que d’une panne réparable, nous obliquons vers Manta en Equateur. Nous y trouvons d’excellents mécanos et artisans, capable de reconstruire une voiture entière avec des trombones. Nous sortons donc le moteur du bateau ( à la main, sans grue, en passant par une lancha pour aller à terre, une vraie galère), et découvrons que le vilebrequin est cassé. Cette pièce est introuvable dans tout l’Amérique du Sud, et son coût venant d’Allemagne équivaut à la moitié de celui d’un moteur neuf à Panama.
Retour donc sur Panama, ou se lance la course au moteur. Rien n’est simple quand on en change. Les dimensions n’ont rien à voir, et il faut retoucher toutes les bases. Et le moteur doit être aligné au micron près !
Puis il faut modifier le circuit de diesel, qui n’est, évidemment, plus au même format. L’échappement double de volume, donc, encore des raccords à modifier. Bien entendu, idem pour le circuit de refroidissement, dont les tuyaux enflent également. Il va sans dire que le nouveau moteur est plus court que l’ancien, donc il faut changer l’arbre d’hélice, introuvable ici. Et enfin l’hélice, qui tourne en sens inverse du précèdent moteur, qu’il faut donc changer, et qui, elle non plus, est introuvable par ici…
Tout cela a bien pris 2 mois en tout, à attendre les pièces, les retoucher, les reretoucher, réaligner le moteur, ressortir l’arbre 3 fois pour le retoucher…
Enfin une vraie galère, digne de figurer dans cette rubrique.

« LE CALFATAGE »
Un bateau traditionnel en bois, c’est un tas de planche (les bordés) qui tient avec des rivets en cuivre. Alors quand le bateau bouge, les planches bougent. Au large du Honduras, à lutter contre les vents forts, les bordés ont beaucoup joué, et se sont écartés en plusieurs endroits. Il en résulte d’intéressantes fuites d’eau à l’intérieur du bateau, toute à fait normales, mais assez dérangeante. Nous avons donc sorti le bateau de l’eau à colon, pour refaire le calfatage (le cordon d’étoupe ou de coton qui se trouve écrasé entre les bordés quand ceux-ci se gonflent d’eau. Partisans des nouveaux matériaux, nous avons tester la silicone pour boucher les vides, avec une bonne précouche, et en une journée, tout était proprement et efficacement réparé. Un coup de peinture antifouling, et hop, oublié nos galères de fuites d’eau !

« LE FRIGO »

Le frigo sur un bateau, est une source constante d'ennuis. Il ne se contente pas de vider vos batteries en moins de 2, mais en plus, il considère que 15°C est une température propice à la conservation de la viande.

Les ennuis ont commencés à Lisbonne, ou heureusement? nous avons rencontré Manuel, frigriste de son état.

Arrivé le mercredi pour jeter un coup d’œil à notre frigo, il intervient en enlevant du fréon, à son départ, le frigo marche impeccable. 3 heures après, il fait du 14°C !!

On rappelle Manuel, qui revient le vendredi, jour prévu de notre départ, royal, pour jeter un coup d’œil. Les journées de travail portugaises étant assez longue, il vient quand même à 23 h au lieu de 19h, avec encore 2 clients derrière nous !
Il trouve alors de l’humidité dans notre circuit de fréon, et doit dessouder des tuyaux pour nettoyer tout ça à l’azote, bon ! Il promet de revenir Lundi à 10h. Nous décalons donc notre départ à Lundi.
Lundi à 14h, Manuel débarque en disant qu’il n’a plus d’oxygène pour souder, et doit aller en remplir à 50 km !! Il revient donc au bateau à 18h, sans oxygène, car la loie portugaise oblige à attendre 48h avant de remplir une bouteille d’oxygène… l’aventure continue.
C’est donc mercredi que doit revenir Manuel, pour nous fignoler tout ça, sans un euros de plus « parce que s’est sa responsabilité, et que je ne veux pas que vous ayez une mauvaise image des portugais » (enfin avec quelques cheu, et zeu en plus).

« SPI »
Le spi était bien établi, et nous, bien installé à l’intérieur quand un brusque grain à couché le bateau, cassé le tangon, et déchiré le spi. Bonne petite panique à bord, il a fallu s’équiper (veste, harnais, gilets), arrêter le pilote, se mettre à la barre, mettre le bateau face au vent au moteur, tout cela en 3 minutes, puis aller décoincer tout ce qui empêchait le bateau de se redresser (un spi bloqué en tête de mât, à contre, par 25 nœuds de vent, c’est pas très confortable. Enfin après quelques frayeurs, à sauter sur le pont, tout est rentré dans l’ordre. Mais nous n’avons pas été assez rapide pour empêcher la voile de se déchirer, et nous sommes bons pour un peu de couture…
« JACCUZZI »
Un jaccuzzi sur un bateau, c’est possible à peu de frais : prenez un vieux pépère de 38 ans, un capot à l’étanchéité plus que douteuse, un Golf de Gascogne en pleine forme, enlever l’eau chaude, la baignoire et les bulles et lancez le tout dans votre chambre, vous comprendrez vite pourquoi nous avons décidé de faire changer le roof du bateau !
« PEINTURE »
Tout était prêt : les 76 sous-couches de préparation, les rouleaux en peaux de chamois, la température idéale, pas une poussière dans l’air, et patatra ! Notre belle peinture finale censée rendre au bateau sa prime jeunesse sèche en 30 minutes dans le bac ! ça c’est bien terminé, après quelques heures de reponçage, mais belle frayeur et beaux grumeaux !