HONDURAS - PANAMA - LE CANAL - EQUATEUR (MANTA)

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HONDURAS

La traversée depuis le Guatemala a été bien difficile. Nous étions face au vent constamment, et celui çi était très fort. Les vagues de mauvais temps nous passaient les unes après les autres au dessus de la tête, sans discontinuer. C'est ce qui explique ce trait erratique sur la carte, obligés de tirer constamment des bords.

Nous fûmes content d'arriver à Utila pour nous reposer un peu, et faire quelques plongées, assez décevantes d'ailleurs. Utila est une petite île qui ne vit quasiment que par, et pour la plongée, et la plupart des sites sont bien abîmés.

Notre planning étant très serré, Evelyne ayant un avion à Panama, nous ne sommes restés que quelques jours, et sommes repartis dans la tourmente vers Roatan, l'île principale de la côte du Honduras. Le trajet fut également très pénible, et notre fatigue à l'arrivée nous a envoyé droit dans une zone de récifs, ou Matthieu, pas réveillé confondait la vitesse du bateau avec la profondeur, et demandait à Soizic et Evelyne de se préparer au pire !! Enfin, nous y sommes tout de même arrivés sains et saufs, et avons profité de cette jolie île pour nous reposer et nous balader un petit peu.

Puis, ce fut le départ vers Panama, que nous pensions pouvoir atteindre directement. Mais une fois de plus, le vent s'est mis de la partie, tournant en même temps que nous, et forcissant encore. Un grain plus terrible que les autres s'est même chargé d'exploser notre génois. Du coup, l'utilisation importante du moteur à vite vidé nos réservoirs, et nous a obligés à trouver un refuge sur la côte du Nicaragua.

Petit point sur la carte, Puerto Cabezas avait au moins le nom de Port. Nous nous y sommes donc rendus, dans l'espoir d'y acheter du diesel. En arrivant, en fait de port, il n'y avait qu'un long quai sur pilotis, à taille de gros bateau de pêche, et absolument pas protégé de la forte houle du large. A peine ancré devant le port, les militaires débarque à 4 sur le bateau, rangers aux pieds, pour savoir ce que nous faisons là. L'escale n'est pas particulièrement prisé des voiliers, et nous devions être l'un des rares depuis 10 ans ! Descendre à terre fut folklorique, depuis notre petite annexe, de laquelle il fallait sauter pour aggriper le quai beaucoup trop haut... Après une bonne escale à la Capitania locale, et une multitude de papiers remplis, nous avons pu aller à une station service remplir nos jerrycans, et repartir l'après midi même, impossible de rester mouiller devant ce "port", envahi par la houle.

Nous avons alors pu mettre le cap sur San andrès, une île Colombienne au large du Honduras, Nous espérions y trouver une ambiance calme et paisible, mais avons débarqué sur une station balnéaire pour Colombien fêtards. Du coup, ambiance rumba sur la plage, cocktail à la main, petits îlots avec des restos tenus par des rastas, en plus, l'île entière est duty-free, les filles ont fait le plein de maillots de bain échancrés là ou il faut. C'était pas ce qu'on attendait, mais c'était parfait pour nous requinquer après les durs moments que nous avions eu en mer. Nous y avons passé quelques jours reposants, avant un dernier bord vers Colon, au Panama.

PANAMA

Impressionnante arrivée sur Colon, ou les cargos sont ancrés par dizaines, attendant de passer le canal. Nous avons modestement posé l'ancre devant le Panama Canal Yacht Club. 30 minutes après, un type vient nous voir pour nous demander si nous pouvions l'aider à passer le canal 3 heures plus tard ! Tous 3 ravis de l'occasion de voir à quoi ça ressemblait, nous partons avec Yann et Sylvain pour un transit du canal en douceur, retour en bus le lendemain soir.

Du coup, nous étions en retard pour faire nos papiers d'immigration, et il a fallu lutter avec les bureaucrates locaux pour pas finir en prison... La halte à Colon fut l'occasion de sortir le bateau de l'eau pour soulager la coques des coups qu'elle avait prise lors de nos différentes rencontres avec le récif, et également, et également s'occuper des espaces entre les bordées, qui s'était agrandi après notre navigation musclée au large du honduras. Nous avions, à certains endroits du bateau, des jets d'eau vers l'intérieur, petits, mais montant jusqu'à 30cm !!!

Le bateau est donc reparti à l'eau en parfaite forme, et ne prenait plus une goutte quand nous sommes partis retrouver nos amis Fred et Laurette, venus de France nous retrouver aux îles San Blas. Vous retrouverez ce voyage dans la page Escale, San Blas.

Nous étions de retour à colon 2 semaines plus tard, et nous étant occupés de toutes les démarches du Canal lors de notre premier passage, nous avons pu passer rapidement le Canal.

Le passage du Canal est moins impressionnant que ce que les revues nautiques, et les ragots de pontons laissaient penser. Certes, tout y est démesuré, la taille des écluses, des bateaux qui passent avec nous... mais ça n'a rien de dangereux, ou de terrifiant. Le passage du canal se décompose en 4 phases : les 3 écluses montantes de Gatun, qui nous font monter de 30m du côté Pacifique, puis le lac Gatun, gigantesque lac artificiel qui sert à alimenter les écluses (et aussi à permettre aux bateaux de traverser, bien sûr). La tranchée Gaillard, gigantesque canyon taillé à main d'hommes pour rejoindre le Pacifique, démesuré, puis les 3 écluses descendantes de Pedro Miguel et de Miraflores, pour redescendre au niveau du Pacifique. 200 millions de litres d'eau douce sont nécessaires pour faire passer un bateau d'un océan à l'autre !

Nous somme arrivés au Balboa yacht Club, côté Pacifique, y retrouvant les amis que nous avions rencontré côté Atlantique, et qui préparaient leur traversée. Notre préparation à nous dura 10 jours. Il s'agissait de remplir le moindre recoin du bateau de nourriture, tout étant hors de prix côté Pacifique, et de fignoler les dernières réparations. Le moteur nous donnait quelques inquiétudes, il semblait qu'il n'ai pas apprécié le passage du canal, mais nous étions bien décidé à partir au plus vite.

Et 3 jours après notre vaillant départ, alors que les conditions, comme prévues, étaient très difficiles pour rallier les Galapagos, fort vent dans le nez tout le temps, le moteur s'est mis soudainement à faire un très gros bruit de cognement. Impossible de l'utiliser dans ces conditions, nous espérions encore pouvoir le réparer, et avons dévié notre course vers Manta, en Equateur, gros port de pêche ou nous étions sûrs de trouver des mécaniciens.

L'entrée dans ce port inconnu à été assez épique, puisque nous ne pouvions naviguer qu'à la voile, et nous avons découvert une petite baie remplie de plus de 300 gros bateaux de pêche ancrés n'importe comment, le tout parsemé d'épaves ! Ils nous a fallu slalomer pour nous rapprocher le plus possible d'un quai ou l'on pourrait débarquer. Nous avons eu la surprise de trouver dans ce port de pêche un yacht club, énorme bâtisse de béton, récente, totalement vide à l'exception d'un bureau qui devait occuper 1% de la surface du bâtiment !

Manta a été une escale à la fois douloureuse et sympathique. Nous avons eu la tristesse d'y apprendre que notre vilebrequin était cassé, irréparable, et qu'en faire venir un nouveau d'Allemagne revenait à la moitié du prix d'un moteur neuf ! Mais ce malheur nous a permis de rencontrer Maestro Lucio, un excellent mécano au cœur tendre, qui avait presque autant que nous les larmes aux yeux quand nous avons abandonné notre moteur dans son jardin. Dans notre malheur, le rencontrer, lui et son aide précieuse aura été le bienvenue.

Mais il nous a fallu réaliser que la prochaine escale était le Panama, seul endroit ou nous pouvions acheter un moteur neuf à un prix raisonnable. Nous avons bien vu quelques moteurs d'occasion à Manta, mais tous rongés par la rouille, un peu effrayant ! 600 miles sans moteur, à la voile, sans pilote automatique (pas assez d'électricité) nous attendaient, et ce sont 8 jours plus tard, complètement crevés, que nous avons retrouvé le mouillage de Balboa. Non sans avoir, la nuit précédent notre arrivée, essuyé un orage magnétique terrible, ou les éclairs pleuvaient autour du bateau à la fréquence d'un toutes les 10 secondes, effrayants et aux effets dévastateurs sur notre équilibre déjà fragile. Pour finir en beauté, un énorme grain (le plus gros depuis la France) nous a rejoint à 200 m de la bouée du yacht Club, nous privant totalement de visibilité, en plein milieu du canal, sans moteur, la joie !

Enfin, les aventures étaient terminées, et nous pouvions nous atteler à la tâche de remettre le bateau en état de partir.

Installer un moteur neuf n'est pas forcément simple, surtout si le précèdent était plus gros, plus vieux, plus long, et tournait à gauche. Ce qui signifie qu'il nous a fallu retoucher totalement les bases de bois sur lequel le moteur se pose, revoir toute l'installation électrique, changer l'arbre d'hélice, et racheter une nouvelle hélice ! Tout cela à pris un temps fou, mais nous y sommes arrivés. Ce fut aussi l'occasion de découvrir sous le moteur, dans une zone inatteignable du bateau, une marre d'huile, de poussières diverses, d'outils perdus, d'écrous à la provenance douteuse... enfin, 40 ans d'oublis...

Notre halte au Panama s'éternisant, ce fut l'occasion de renouer avec un rythme de voie presque terrestre. Des amis fixes, des habitudes, des courses au supermarché, des allers retours en taxi, des achats de bricolages, des grasses matinées, de vraies douches... enfin le bonheur ! Nous nous sommes aussi lancé dans divers projets, dont la réalisation à retardé notre départ. Matthieu s'est mis a remplir la caisse de bord en réparant les ordinateurs des nombreux bateaux de passage, et, autre aventure, "Voiles et Toiles, The Sailing Theatre".

L'idée nous en était venus au Cap Vert, renforcée à Haïti, transformée au Honduras, et définie aux San Blas. Pourquoi ne pas avoir à bord de quoi projeter des films sur grand écran, partout, dans n'importe quel village de n'importe qu'ele petite île ? C'est aujourd'hui techniquement très simple, et tout se trouve à Panama. Nous avons donc acheté un projecteur numérique, qui se branche sur l'ordinateur, un écran de 9m sur 6 en tissu plastique, un ampli et de 4 grosses enceintes, des mètres de cables qui vont avec tout cela, et un groupe électrogène, et nous voilà parés. Notre premier essai eu lieu au Bar en plein air du Yacht Club, parfait endroit. Le manager était d'accord, mais pas la météo. Une pluie torrentielle s'est abattue tout l'après midi, pour ne s'arrêter que 5 minutes avant l'heure de la séance. 20 personnes avaient bravés les éléments, pour ne pas nous laisser tomber. Mais le résultat a été tellement réussi que nous étions 40 la deuxième semaine, et 60 la troisième ! Le manager a préféré arrêter, craignant d'avoir des ennuis avec les cinémas de la ville !

Nous avons refait quatrième séance réussie juste avant de partir, en espérant pouvoir projeter aux Galapagos, puis en Polynésie... souhaitons bon vent à cette nouvelle aventure !

Passer 3 mois mouillés dans le Canal de Panama, avec vue directe sur les cargos qui passent nous aura permis aussi de juger de la multiplicité de tout ce qui le traverse : des énormes porte conteneurs, avec 10 étages de conteneurs sur le pont aux sous marins américains, en passant par les énormes bateaux de pêche au thon avec hélicoptére sur le pont pour repérer les bancs, ainsi que les convois de déchets nucléaires surveillés par des hélicoptères de l'armée, les bateaux poubelles à la provenance douteuse, les rouliers, énormes garages flottants, ou les voitures sont finies à bord sur les chaînes de montage, on aura tout vu !

Nous voilà donc aujourd'hui à quelques jours du départ, enfin ! Ca n'est pas le meilleur moment pour partir, la saison des cyclone va démarrer dans le Pacifique Sud, mais elle ne touche normalement pas les Marquises... Tout le monde ici essaye de nous retenir, ils se sont habitué au cinéma, et soudainement, tous les ordinateurs tombent en panne. C'est aussi un peu difficile pour nous, qui commencions à nous attacher aux excellents amis rencontrés ici, mais c'est la vie que nous avons choisie, et l'intensité des rencontres reste ainsi totale.

Panama aura été une escale interminable. Nous n'apprécions pas la ville, et notre environnement en arrivant, mais nous avons découvert dans les gens que nous avons rencontré énormément de belles choses, qui ont ensoleillée cette escale forcée aux débuts un peu tristounets.




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