MEXIQUE

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La traversée depuis Cuba fut assez difficile. Incapables de faire démarrer le moteur (un bête souci électrique qui se révéla très simple à régler), on ne pouvait utiliser le pilote, trop gourmand en électricité. Il nous a donc fallu barrer jour et nuit durant tout le trajet. Comble du malheur, alors que nous étions assez pressés d'arriver au Mexique avant la famille, le temps de préparer le bateau à ce nuage de criquet, le temps, au beau milieu de la traversée, se mit au calme plat pendant 2 jours. Mais plat, plat, au point de reculer vers Cuba, porté par le courant. Sans moteur, difficile de faire autrement ! Les nuits de barre n'en devenaient que plus cauchemardesques, avec les cargos, nombreux dans le canal du Yucatan, qui croisaient notre route, nous, incapables de nous écarter... quelques sueurs froides...

Heureusement, sur la fin, le vent revint, et nous arrivâmes de nuit sur Isla Mujeres, au Mexique. Arrivée épique aussi, puisqu'une erreur sur notre carte marine positionnait l'île (et tous les cailloux qui l'entouraient) à 1 miles plus à l'Ouest que la réalité. Le temps de s'en apercevoir, et nous étions dans 4 mètres d'eau, là ou il y aurait dû en avoir 40 !!! Tout cela sans moteur, évidemment. C'est donc en tirant des bords, au jugé, que nous sommes allés mouiller dans ce port inconnu. Mais tout s'est bien passé, le bateau fut dès le lendemain remorqué au ponton de la Marina Paraiso, à l'accueil super sympa, et nous étions donc prêts à recevoir la famille de Matthieu.

Malheureusement, les 4 premiers jours de leur vacances, Agnès, la sœur de Matthieu, qui vit au Mexique, Mario et Milo, ses deux enfants, et sa Maman, venue de France, durent se passer de Matthieu, qui passait ses journées à Cancun, en face d'Isla Mujeres, à parcourir la ville au guidon de son petit vélo, pour réparer tout ce qui n'allait pas sur le bateau, après 2 mois d'escales sans aucune possibilité de réparations.

Mais cette île, station balnéaire pour les Mexicains, s'avéra très agréable. Ambiance très conviviale à la Marina, village animé très tard autour du Zocalo (la place centrale), avec sa fête foraine très chouette, et ses nombreuses plages familiales. Il ne fut donc pas trop douloureux de patienter ici quelques jours avant de partir naviguer.

Et c'est donc après ces quelques jours de Marina forcée que nous pûmes enfin décoller vers Isla Contoy, une réserve au Nord d'Isla Mujeres. Chouette séjour, puisqu'il fut l'occasion d'admirer des tortues, des raies mantas, qui, faisant jaillir leurs 5 mètres d'envergures, effrayèrent Matthieu qui pataugeait non loin, de manger du mérou, d'observer des milliers de Frégates qui viennent nicher sur l'île, de chercher les crocodiles qui s'y dorent la pilule, et de plonger sur un magnifique récifs, qui fut la première occasion pour la famille de nager dans un aquarium à l'eau translucide.

Après ces excellents quelques jours, retour à notre base d'Isla Mujeres. Agnès et Milo nous y quitteront, pour repartir à sa maison de Cuernavaca, et nous continuons le voyage vers le Sud, en embarquant un voisin de ponton américain, Raymond, qui seul sur son bateau, mourrait d'envie de naviguer avec ses "Crazy Frenchies". Raymond "The best electrician in the world" comme il le prétendait, nous avait sauvé en réparant le moteur après 5 minutes de tâtonnement sur le circuit électrique, devint un bon ami, et une fois qu'il eu goûté à la blanquette de veau de Mamgoz, il ne voulait plus nous quitter.

C'est donc tous ensemble que nous partîmes vers Purto Morelos, qui fut l'occasion de magnifiques plongées sur le récif. Tortues, Raies, Barracudas, poissons par centaines, on en a pris tous plein la vue, ett surtout Mario, qui devenait chaque jour plus assuré, et surtout spécialiste de tous ces poissons, passant des heures à assimiler nos guides, et connaissant les habitudes de chaque spécimen qu'il observait sous l'eau. Et pour cause, il voudrait devenir "Biologue Marin" !

Puis, descente vers punta Maroma, en face de l'île de Cozumel, dont les gros hôtels, de loin, ne nous donnent pas envie d'approcher. Ici aussi, très belles plongées, beaucoup de poissons à manger, et de très bons moments.

Nous remontons jusqu'à Puerto Morelos, et y déposons la famille, qui aura passé d'excellentes vacances bien dépaysantes. Mario en fut malade d'émotion à l'aéroport. De notre côté, on ne faisait pas les fiers de voir partir cette famille que l'on voit maintenant très rarement.

Mais, après leur départ, les allers retours à Cancun continuèrent, afin de récupérer de la peinture bloquée aux douanes de l'aéroport, et des pièces du moteur d'annexe qui tardaient à arriver ! Il fallut également ramener son moteur d'annexe à Raymond, qu'il nous avait gentiment prêté, en l'absence du notre.

C'est donc après quelques jours de galères que nous pûmes enfin mettre le cap sur le Belize, ou nous avions à nouveau un rendez-vous avec Evelyne, une amie venue de France...

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